Malgré tout, la ferveur religieuse persiste. Ce vendredi, à la mosquée, les croyants sont présents, partagés entre la joie de célébrer le Ramadan.
Conquise il y a quelques mois par le groupe M23 armé, la ville est sous le signe de l’incertitude et de la peur. Ces conditions difficiles affectent profondément les traditions et les pratiques religieuses de ce mois important. Cette année, les prières à la mosquée sont moins nombreuses. Beaucoup de personnes préfèrent prier chez elles, en raison des insécurités qui règnent dans la ville. Les rassemblements pour la rupture du jeûne sont également moins joyeux, la peur et la détresse s’étant installées dans la vie quotidienne des habitants.
“Certains se réunissent dans leurs maisons pour prier, mais la prière de Taraweh, comme d’habitude, se fait à la mosquée, même si moins de fidèles y participent”, explique Ahmed Salim, un croyant musulman.
Malgré tout, la ferveur religieuse persiste. Ce vendredi, à la mosquée, les fidèles sont présents, partagés entre la joie de célébrer le Ramadan et la douleur de vivre dans une situation précaire. Leur vœu commun est simple : la prière pour le retour de la paix.
“Notre prédication est centrée sur la paix. Chaque jour, parmi nos prières, nous demandons la paix dans la province et dans tout le pays”, déclare Maris Mambo, un autre croyant.
Pour Goma, ce Ramadan est un véritable symbole de résilience. Même si la ville est frappée par l’insécurité, les responsables de la communauté musulmane rassurent les fidèles. Ils invitent également les autorités locales à prendre des mesures pour assurer leur sécurité pendant cette période.
“Notre chef a rencontré les nouveaux responsables de la ville. Dieu soit loué, ils ont transmis notre message et nous ont rassurés, nous permettant de prier en toute sécurité”, déclare l’imam Djuma Dauda.
L’insécurité qui s’intensifie à la nuit tombée a obligé les mosquées à prendre des mesures de précaution. Les fidèles qui habitent loin des lieux de culte sont désormais invités à prier chez eux, notamment pour les prières nocturnes comme les Tarawih, essentielles pendant le Ramadan.
Le Ramadan à Goma n’est pas seulement une période de prière, c’est surtout un appel à l’espoir d’un retour à la paix et à la sécurité. Les croyants, même dans l’incertitude, se tournent vers la prière, espérant que ce mois sacré soit un moment de réconciliation pour leur ville traumatisée.