Le seul pays déjà aidé par l’OTAN, c’était les USA

Posted on


Le président Trump fait douter de l’intégrité des alliés de l’OTAN vis-à-vis des États-Unis. Historiquement, l’article 5 de l’OTAN n’a été invoqué que dans un seul cas. Et le pays qui a demandé de l’aide, c’était les États-Unis… en 2001.

« Mon plus grand problème avec l’OTAN (…) c’est que si les États-Unis avaient un problème et qu’on appelait la France ou d’autres pays que je ne nommerai pas en disant “on a un problème”, vous pensez qu’ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je ne suis pas sûr… » a déclaré Donald Trump. Cependant, le locataire de la Maison-Blanche semble avoir une mémoire courte. Le seul pays de toute l’histoire de l’Alliance atlantique qui n’a jamais demandé de l’aide, en profitant de l’article 5, c’est les États-Unis. Le pays venait d’être touché par les attentats du 11 septembre. L’OTAN a proposé la solidarité des alliés pour frapper et attaquer l’État islamique en Afghanistan, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cela a abouti à la FIAS (Force internationale d’assistance et de sécurité – ISAF en anglais) sous commandement de l’OTAN.


Aucune absence

L’article 5 de l’OTAN stipule qu’une « attaque armée » contre un membre de l’OTAN est considérée comme une attaque contre tous les membres de l’organisation. C’est exactement l’état d’esprit qui est né dès les premiers instants des attaques du 11 septembre 2001 sur New York et Washington. Les alliés des états-unis ont serré les rangs et ont répondu à l’appel de George W. Bush dès le lendemain. Et c’est ainsi que des soldats français, belges, anglais, allemands, danois, turcs, néerlandais, canadiens, etc., se sont retrouvés quelques semaines plus tard en Afghanistan contre les talibans, pour soutenir leurs homologues états-unis. Il y avait même des pays non membres, comme l’Ukraine, qui y ont envoyé quelques soldats.


Réactivité

Une réunion s’est tenue au sein de l’OTAN dès l’impact initial d’un avion sur l’une des tours du World Trade Center. Très vite, le représentant canadien a sollicité l’application de l’article 5 pour aider les États-Unis s’ils le demandaient. Dès le 12 septembre 2001, George W Bush a donné son accord, sans invoquer formellement l’article 5. Dès lors, les alliés ont été contactés et ont tous apporté leur soutien. Une alliance militaire et de renseignement s’est organisée. Elle s’est ouverte même à des pays non signataires du traité de l’Atlantique Nord. Dès lors, on retrouve des partenaires supplémentaires pour lutter contre Al-Qaïda, dont la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Corée du Sud, l’Azerbaïdjan, la Suisse… ainsi que la Finlande et la Suède qui n’étaient pas encore membres de l’OTAN à cette époque. Le Pakistan a également apporté son aide.


Opération de l’OTAN

Pour ce combat, une force internationale a été mise en place pour identifier les responsables des attaques terroristes. Une coalition a été lancée dès le mois d’octobre 2001. En 2003, l’OTAN a pris la tête des opérations de la FIAS jusqu’à sa dissolution en 2014. Ensuite, d’autres missions entreprises sous l’égide des États-Unis, avec l’aide de pays alliés, se sont déroulées jusqu’au départ définitif d’Afghanistan en 2021. L’un des plus importants contingents militaires a été fourni par la France. Le gros des troupes provenant toutefois des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni. Au cours de cette mission, 2443 Américains ont péri, ainsi que 165 Canadiens. La France a perdu 90 militaires, l’Allemagne 49, la Pologne 44, les Pays-Bas 25, l’Italie 36, l’Australie 32. La Belgique a également perdu 2 hommes. D’autres pays participants devront également ramener des


Amnésie

Trump ne peut pas ignorer cela. D’autant plus qu’il est à l’origine de l’accord de Doha de 2020 qui a conduit au retrait des troupes américaines et alliées d’Afghanistan en 2021. Alors, pour répondre à sa question sur l’envoi de troupes par la France et les autres pour aider leur allié, la réponse est « oui ». En tout cas, les États-Unis ont pu compter sur eux pendant 20 ans. Est-ce qu’il en irait de même de la part de l’administration actuelle de Washington si, par exemple, la Lituanie était attaquée demain par la Russie ? On peut vraiment en douter avec Trump au pouvoir.

Olivier Duquesne – Sources : 7sur7, Wikipédia, Institut de recherche stratégique de l’école militaire – Image : Björn Kietzmann | picture alliance / imageBROKER



Soyez assurés de lire tous nos articles sur MSN en vous abonnant à nos contenus. Cliquez sur “suivre”, à côté de notre logo ci-dessus.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *